Église du Gésu de Toulouse en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Eglise gothique Eglise néo-gothique

Église du Gésu de Toulouse

  • 22 Rue des Fleurs
  • 31000 Toulouse
Église du Gésu de Toulouse
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Crédit photo : Didier Descouens - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Eglise, y compris les vitraux et le décor peint (cad. 815 AB 30) : inscription par arrêté du 7 avril 1994

Origine et histoire de l'Église du Gésu

L'église du Gesù, située 22 bis rue des Fleurs à Toulouse, est un ancien édifice de la Compagnie de Jésus construit au XIXe siècle dans un style néo-gothique méridional. Son nom renvoie à la première église jésuite de Rome, le Gesù, et à la dévotion au Nom de Jésus. Après le retour des congrégations à la Restauration, les Jésuites reviennent à Toulouse en 1830 et achètent en 1853 un hôtel particulier — ancienne sénéchaussée — qu'ils font raser, ainsi que des vestiges du rempart gallo-romain, pour y établir un noviciat et son église. Conçue par l'architecte Henri Bach, l'église est décorée à la cire par son frère Auguste Bach, jésuite, et les peintures, réalisées entre 1859 et 1869, mettent en scène le culte du Sacré-Cœur et des figures marquantes de la Compagnie de Jésus. Les vitraux datent de 1866 ; les cartons sont dus à Bernard Bénézet et les verrières ont été exécutées par Louis-Victor Gesta, grâce au mécénat de familles toulousaines comme les de Solages et les de Sambucy, ainsi que du peintre Eugène de Malbos. Le grand orgue Cavaillé-Coll, composé de vingt-quatre jeux pour deux claviers et un pédalier et logé dans un buffet néo-gothique, a été érigé en 1864 et classé monument historique en 1977. Le maître-autel en chêne est l'œuvre de l'ébéniste Kreyenbielh d'après des plans du sculpteur Arthur Martin. L'édifice a été ouvert au culte en 1861 et consacré en 1869 ; il a été fermé au public en 1880 à la suite des exclusions des congrégations de l'enseignement, puis rouvert en 1920. En 1929, les Jésuites complètent leurs installations par l'ouverture d'un collège contigu, le collège Saint-Stanislas. Le nombre et les activités des Jésuites déclinent entre les années 1970 et 2000, ce qui conduit à la vente du noviciat au diocèse et de l'église à la mairie de Toulouse en 2000 ; l'édifice est alors désacralisé et réaménagé en lieu consacré à l'orgue. Inscrite au titre des monuments historiques depuis le 7 avril 1994, l'église a fait l'objet d'une rénovation incluant la remise en état de l'étanchéité de la toiture et la restauration à l'identique des dix-neuf verrières géminées endommagées par l'explosion de l'usine AZF en septembre 2001. La rénovation a aussi aménagé des locaux pour des associations musicales, une salle de concert d'orgues, une salle de répétition et un accueil vitré au rez-de-chaussée ; le parvis a été remis à neuf après la démolition d'un garage attenant. Inauguré fin janvier 2006 par un concert en présence d'élus et de l'archevêque de Toulouse, le Gesù n'est plus utilisé pour le culte de façon régulière : il accueille essentiellement des concerts et sert de lieu de répétition, tandis que quelques eucharisties peuvent être célébrées pour les élèves du collège Saint-Stanislas. Architectoniquement, l'édifice bâti en briques sur soubassement de pierre présente une nef unique de sept travées bordée de chapelles à plans carrés et s'élève sur trois niveaux — chapelles, tribunes et fenêtres hautes. Ses dimensions sont importantes : 52 mètres de longueur, une nef de 11 mètres de large (21 mètres avec les chapelles latérales) et 23 mètres de hauteur jusqu'aux clés de voûte ; le clocher culmine à 53 mètres. L'extérieur montre un aspect dépouillé tandis que l'intérieur offre une décoration riche et polychrome caractéristique du néo-gothique méridional. Quelques désaccords sont mentionnés entre l'architecte de la ville et l'architecte de l'église au sujet de la hauteur de l'édifice.

Liens externes